Nous sommes in­ter­ve­nus aux cô­tés du Fac­teur Ur­bain, agence d’urbanisme par­ti­ci­pa­tif, sur la com­mune de La­vau-sur-Loire afin d’ac­com­pa­gner une vi­sion ci­toyenne sur l’avenir de leur territoire. 

Pe­tite com­mune de ca­rac­tère en bor­dure d’estuaire de la Loire, La­vau-sur-Loire est connue pour sa faune et sa flore, ain­si que sa re­la­tion pri­vi­lé­giée à l’estuaire et au ma­rais. La proxi­mi­té avec l’œuvre de Ka­wa­ma­ta en lien avec le voyage à Nantes a fait de La­vau le point de dé­part d’une pro­me­nade, ce qui par­ti­cipe à l’at­trac­ti­vi­té tou­ris­tique de la commune.

L’ancienne école, concer­née par la mis­sion de pro­gram­ma­tion, est com­po­sée de dif­fé­rentes construc­tions, toutes en­tou­rées d’un mu­ret en pierres ca­rac­té­ris­tiques qui ceint le site et le pro­tège des crues. En­tre­te­nant une re­la­tion pri­vi­lé­giée avec le ma­rais et l’estuaire, mais aus­si avec le flux tou­ris­tique, cette par­celle com­mu­nale sous-oc­cu­pée a mar­qué un point de dé­part dans la dé­marche. Après l’acquisition de ga­rages va­cants sur un ter­rain at­te­nant, la com­mune a dé­ci­dé de mettre en place une concer­ta­tion ci­toyenne pour l’avenir de ce site et la conser­va­tion de son histoire.

Aujourd’hui, l’ancienne école et sa cour sont oc­cu­pées par dif­fé­rents pro­grammes. D’un côté on y re­trouve des lo­ge­ments so­ciaux com­muns, leur jar­din, et des abris de jar­din pri­va­tif, et de l’autre, un café as­so­cia­tif ani­mé par les ha­bi­tants de la com­mune. Plus loin et dé­col­lé de l’école, un bâ­ti­ment en pierre, aujourd’hui uti­li­sé pour du sto­ckage, crée une en­trée plus pri­va­tive pour ac­cé­der à la cour et au café, pro­lon­gé du préau his­to­rique de l’école.

Par l’organisation et l’animation d’ateliers par­ti­ci­pa­tifs au­près des ha­bi­tants, nous avons pu sou­le­ver les en­jeux et les be­soins réels afin de mettre en lu­mière des pro­grammes et un pha­sage dans le temps. Nous nous sommes ap­puyés sur ce qui était déjà pré­sent, bâti ou non, afin de mettre en place une ré­flexion sur les usages qui pour­raient voir le jour dans la com­mune. À l’aide de trois cur­seurs, nous avons or­ga­ni­sé le dé­cou­page d’un pro­jet à long terme, per­met­tant de ré­par­tir dans le temps des in­ter­ven­tions plus ou moins lourdes. 

Dans un pre­mier temps, la ré­flexion s’est po­sée sur l’aménagement d’un sen­tier pé­da­go­gique sur le che­min des Ro­seaux et sur la ré­ha­bi­li­ta­tion des ga­rages va­cants. Nous avons pro­po­sé le dé­ploie­ment de mo­bi­lier en bois, per­met­tant pause et contem­pla­tion, par­fois d’une ma­nière lu­dique, en jouant avec le mu­ret en pierre. Ces dif­fé­rents par­cours qui sont créés de part et d’autre du murs, per­mettent aus­si de re­dé­cou­vrir le pay­sage de l’estuaire de dif­fé­rentes fa­çons, toutes aus­si sin­gu­lières. Cette pre­mière étape s’accompagne d’une ré­ha­bi­li­ta­tion des ga­rages afin de pou­voir y in­té­grer une ac­ti­vi­té com­mer­ciale ou ar­ti­sa­nale, et no­tam­ment d’ac­cueillir l’épicerie so­li­daire. De la même ma­nière que l’œuvre de Ka­wa­ma­ta contemple La­vau, nous pro­po­sons de mettre en place un bel­vé­dère qui se tourne vers le pay­sage de l’estuaire, per­met­tant de s’intégrer à l’at­trac­ti­vi­té touristique.

Par la suite, nous avons cher­ché à rendre ac­ces­sible à tous le café as­so­cia­tif ain­si que d’investir les construc­tions sous-oc­cu­pées, en les ré­ha­bi­li­tant en lo­caux des­ti­nés aux as­so­cia­tions de la com­mune. Cette deuxième étape est aus­si mar­qué par la créa­tion d’une connexion pié­tonne, dans l’axe de l’é­glise, qui re­lie dé­sor­mais le par­king grand pu­blic et le coeur du centre-bourg

Dans un der­nier temps, nous avons pro­po­sé aux ha­bi­tants d’a­dres­ser le café à une plus grande par­tie des usa­gers de La­vau, no­tam­ment les tou­ristes, en des­si­nant une ex­ten­sion qui réunit les construc­tions dis­pa­rates entre elles. Sous la forme d’un préau élar­gi ou d’un jar­din d’hiver uti­li­sable à toutes les sai­sons, nous leur avons pro­po­sé le re­ma­nie­ment de leur lieu de vie afin d’ac­croître les usages, no­tam­ment ceux en re­la­tion avec la cour et donc l’es­tuaire. Ce pro­jet à long terme per­met alors de conser­ver l’identité du lieu et l’é­troite re­la­tion avec le grand pay­sage tout en aug­men­tant les usages, no­tam­ment en lien avec les touristes.

Notre in­ves­tis­se­ment dans cette mis­sion pré-opé­ra­tion­nelle a per­mis de ré­vé­ler les po­ten­tiels d’un site his­to­rique tout en ré­pon­dant aux en­jeux ci­blés, no­tam­ment en in­té­grant à la ré­flexion pro­gram­ma­tique une re­la­tion aux flux touristiques.